Diabète et exercices
Les muscles utilisent le sucre pour en tirer l’énergie nécessaire à leur fonctionnement. Il y a donc un bénéfice majeur dans l’activité physique, puisqu’elle fait baisser la glycémie.De plus, si l’activité physique est régulière, l’insulino résistance musculaire est plus faible et le diabète est plus facile à équilibrer.
Trois fois une heure de marche par semaine « à bonne allure » permettent déjà d’améliorer sensiblement le niveau des glycémies, même les jours sans activité physique notable. L’activité physique est un élément essentiel du traitement au même titre que l’alimentation ou les médicaments. Mais il faut que ce soit un sport sans risque è comme pour tout le monde.
I) EDUCATION – PREVENTION
1.1) Responsabilisation et autonomie du diabétique
a) Importance de la responsabilisation et l’autonomie du diabétique
· un savoir théorique è par rapport à la compréhension de sa maladie et gestion de sa maladie
· un savoir-faire pratique è par rapport au choix judicieux de l’activité sportive
· un savoir décider è par rapport à l’adaptation des doses d’insuline selon l’intensité de l’effort
· un savoir réagir è lors de la survenue accidentelle d’un malaise hypoglycémique
· un savoir être è pour préserver le capital santé et envisager l’avenir de façon positive.
b) Importance de l’éducation du diabétique :
Elle concerne tous les types de diabète. Le diabétique doit savoir que pour faire du sport, il faut que le diabète soit bien équilibré. En effet si le diabète est déséquilibré pour une raison ou une autre, le sport n’est pas un bon moyen pour faire baisser les glycémies et dans ce cas l’activité peut même augmenter le taux de glycémie et faire apparaître l’acétone puisque les cellules utilisent les graisses de réserve à défaut de pouvoir utiliser du sucre. C’est pour cela que le sport ne concerne, par définition que les diabétiques équilibrés correctement.
1.2) Conseils et conduite à tenir avant, pendant et après l’activité physique
c) Conseils généraux
Avant la pratique d’un sport, il est important de :
– faire un bilan de santé avec son médecin traitant ;
– évaluer sa capacité cardiaque et respiratoire ;
– faire le choix du sport selon ses motivations mais il faut qu’il soit praticable en compagnie :
– prévenir une personne responsable du club de la maladie et lui expliquer comment elle peut aider à re sucrer le diabétique en cas de malaise hypoglycémique ;
– avoir toujours du sucre sur soi ;
Pendant la pratique sportive :
– consacrer du temps à l’échauffement et l’étirement des muscles ;
– veiller à apporter régulièrement de l’eau et des glucides avant même d’en ressentir le besoin ;
– éviter le refroidissement après l’effort ;
– connaître ses limites c’est à dire faire du sport ne doit pas épuiser. Il faut savoir qu’il vaut mieux pratiquer une activité physique légère quotidienne plutôt qu’une activité intense de temps en temps. Il faut apprendre à doser son effort dans la durée et son intensité.
Après la pratique sportive :
Il est important de contrôler la glycémie de façon à juger si l’adaptation alimentaire est suffisante, insuffisante ou exagérée. d) Conduite à tenir L’activité sportive doit être programmée dans la journée, si possible avec des horaires réguliers, en évitant les périodes pré ou post prandiales. Il faut adapter les apports alimentaires qualitativement et quantitativement en fonction de la nature de l’effort et de la durée prévisible.
II) BENEFICES APPORTES PAR LE SPORT
2.1) Pour qui ?
Chez le DNID
Chez le DID
Patient souvent âgé, peu sportif
Patient souvent jeune, voire adolescent,donc plus sportif
effet hypoglycémiant
diminution de la glycémie immédiate et post-prandiale
meilleure sensibilité périphérique à l’insuline grâce à l’augmentation du débit vasculaire
augmentation de l’insulino-sensibilité
modification du profil lipidique dans un sens moins athérogène ( LDL HDL)
modification du profil lipidique
diminution de la TA
effets psychologiques (la personne peut continuer une activité physique)
baisse de l’hémoglobine glycosilée
perte de poids (peu significatif)
2.2) Lesquels ?
Activité physique = facteur d’équilibre
La pratique régulière d’un sport permet de :
– baisser le taux de glycémie ;
– lutter contre l’obésité (dans ce cas préférer les sports portés comme le vélo, la natation qui n’abîment pas les articulations);
– maintenir un poids satisfaisant ;
– entretenir le cour et les artères ;
– aider à s’arrêter de fumer ce qui est aussi bénéfique pour le cour et les vaisseaux.
Il faut choisir les activités physiques progressives et prolongées et privilégier l’endurance plutôt que la performance.
Le type d’activité le plus simple est certainement la marche et la gymnastique : ce sont des activités d’intensité constante et elles être faites longtemps. Pas besoin d’installation particulière ni d’équipements onéreux. Il en est de même pour le jogging, la bicyclette, le jardinage (mais attention aux coupures), la danse, la natation et les sports d’équipe.
Par contre, les sports de contact comme la boxe, le rugby et les sports de combat sont à éviter car les traumatismes répétés, même faibles, peuvent favoriser la survenue d’hémorragies rétiniennes en cas d’atteinte oculaire par le diabète.
De même sont également à éviter les sports motorisés ou ceux qui comportent un risque trop important pour le pratiquant ou pour l’entourage en cas d’hypoglycémie.
Les activités isolant la personne comme la plongée sous-marine, l’alpinisme, le vol à voile, le deltaplane, parapente, parachutisme sont à éviter car personne ne pourra intervenir en cas de malaise hypoglycémique.
Pour les activités sportives individuelles à l’extérieur et de longues durée (marche en montagne, ski) il est donc préférable d’être accompagné par une personne au courant du diabète, des signes d’hypoglycémie et sachant la traiter efficacement et rapidement.
SPORTS DECONSEILLES
Sports mécaniques (sur terre et dans l’air) qui ne sont pas sans danger et n’aboutissent pas à une dépense calorique ni à une économie d’insuline
Les Sports violents : boxe, arts martiaux, rugby Les sports risquant d’entraîner une prise de poids (difficile à s’en débarrasser) : Les sports susceptibles d’isoler celui qui les pratique : activités en solo, surf, plongée, parachute.
SPORTS CONSEILLES
Sport d’endurance
Sport d’équipe
Gymnastique Elle peut être pratiquée pour elle-même ou à titre de préparation aux activités sportives, elle est toujours bénéfique
Activité de « tout repos »
III) RISQUES LIES A LA PRATIQUE DU SPORT
3.1) L’hypoglycémie L’hypoglycémie est le risque essentiel que court le diabétique.
Toutefois les non diabétiques n’en sont pas exempts. En effet, l’activité physique fait baisser la glycémie.
Mais par rapport aux hypoglycémies spontanées que connaissent bien les diabétiques, ces hypoglycémies liées aux sports ont deux caractères qu’il faut connaître :
l’hypoglycémie peut survenir durant l’activité sportive elle-même mais aussi après, dans la soirée, la nuit ou le jour suivant.
Lorsque l’hypoglycémie survient, il faut non seulement apporter des sucres d’action rapide mais aussi reconstituer les réserves (glycogène des muscles et du foie) à l’aide de sucres d’action prolongée avant de repartir, sous peine de voir se répéter les accidents.
3.2) Le pied du diabétique Le diabétique doit porter une attention particulière aux chaussures car les pieds qui sont souvent mal menés au cours des exercices physiques sont menacés par le diabète.
De plus En effet, toute plaie au niveau du pied chez le diabétique est d’une grande gravité. Elle est liée à la perte de sensibilité thermo algique, responsable de lésions traumatiques indolores. C’est pourquoi, la personne diabétique doit observer ses pieds après tout exercice.
Cela nécessite :
– une bonne hygiène ;
– d’éviter les plaies traumatiques ;
– de bien sécher les pieds après la piscine.
Conclusion
Contrairement à une notion malheureusement répandue, le diabète ne constitue pas une entrave à l’activité physique ou à la pratique sportive, bien au contraire, elle doit faire partie intégrante du traitement au même titre que l’alimentation et le traitement médicamenteux. Le sport est également un facteur d’intégration sociale surtout pour les jeunes. D’autre part l’activité physique contribue à un meilleur équilibre psychologique, qui ne peut être que bénéfique dans une maladie aussi contraignante que le diabète.